Chasser la lumière dans la ville merveilleuse

Chapitre 1

Ce sont les derniers mots qu'Yvette a entendus de la bouche de sa mère avant de partir pour Wondrous City. Cette phrase était comme une malédiction qui résonnait dans son esprit, la hantant jour après jour pendant les trois longues années qui s'étaient écoulées depuis qu'elle avait quitté la maison. Même dans ses rêves, elle rôdait comme un spectre, la réveillant à des heures indues, juste au moment où elle voulait sombrer à nouveau dans le sommeil.

La maison est un endroit où je ne pourrai jamais retourner ; j'ai presque oublié ce que c'était. Peut-être que ce simple appartement partagé est ma maison maintenant, et peut-être, juste peut-être, qu'il le sera toujours...

Yvette regarde par la fenêtre, admirant les lumières de Wondrous City qui brillent même dans la nuit profonde. Elle ne se sentait pas particulièrement seule - en fait, elle sentait qu'il y avait beaucoup de gens comme elle dans cette métropole tentaculaire. Elle n'était qu'une personne parmi tant d'autres. Elle ne se sentait pas à part ; elle s'était fondue dans la tapisserie vibrante de cette ville, ce qui rendait sa solitude à peine perceptible.

Ce soir, Yvette n'a pas été réveillée par les paroles décourageantes de sa mère, mais par sa colocataire Fiona. Une fois de plus, Fiona a un nouveau petit ami. Cette fois, c'était un Coréen qui ressemblait un peu à Song Jong-ki de la série populaire "Descendants du soleil", avec ses yeux perçants et son physique musclé qui rendrait n'importe quelle fille "amoureuse de la viande" faible à genoux.

Pourtant, Fiona ne l'aimait pas pour ces raisons. Son intérêt provenait d'une résolution qu'elle avait prise pour le Nouvel An 2019 et qui consistait à sortir avec quelqu'un de chacun des cinquante-six groupes ethniques que compte le pays. Avec ce Coréen, il ne lui en restait plus que dix-huit, et comme il était encore tôt dans l'année, elle était en bonne voie pour atteindre son ambitieux objectif.

Yvette l'appelait Fiona, non pas parce que son nom contenait le caractère "beauté", mais plutôt parce qu'elle était diplômée des Beaux-Arts avec une spécialisation en peinture à l'huile.

En tant qu'artiste en herbe, Yvette avait un jour demandé sérieusement à Fiona : "Es-tu venue à Wondrous City parce que tu penses que c'est un paradis pour les artistes ?

Non, c'est n'importe quoi - ce soi-disant art et paradis. Je suis juste perdue, j'essaie de retrouver mon chemin... avait répondu Fiona, un peu boudeuse mais très sérieuse.

Peut-être y avait-il quelque chose de profond dans le fait d'être immergé dans l'art ; Yvette n'avait pas encore pleinement saisi les paroles de Fiona, mais elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'elles contenaient une certaine sagesse.

Mais revenons à Yvette, qui a été réveillée en sursaut cette nuit par Fiona et son nouveau petit ami coréen. Les cris étaient plus forts que d'habitude - Fiona s'animait toujours un peu trop pendant ces moments d'intimité. Pourtant, cet épisode particulier a semblé atteindre un nouveau volume.

Une fois, Yvette avait franchement demandé à Fiona si de telles choses ne devraient pas rester plus discrètes. Elle pensait qu'il fallait au moins enfouir la tête dans les couvertures et ne produire que des sons étouffés de plaisir.

Ce à quoi Fiona avait répondu sans détour : "Pourquoi serait-ce discret ? L'amour devrait être crié haut et fort, n'est-ce pas ?

Cette fois, Yvette estime que Fiona a raison. Fiona était juste Fiona... mais cette nuit, Yvette a été véritablement réveillée par le bruit, bien qu'elle ait fermé les portes, qu'elle se soit couverte de deux grosses couvertures et qu'elle ait mis des bouchons d'oreille...
Le sommeil n'est plus une option. Yvette décide de se lever et d'aller chercher une boisson rafraîchissante dans le réfrigérateur du salon, car elle est encore agitée, elle a chaud et elle est assoiffée...

Se procurer une boisson aurait dû être une tâche facile. Mais lorsqu'Yvette entre dans la cuisine, elle est complètement déconcertée - et pas dans le bon sens du terme. Un homme nu se tenait là, les yeux écarquillés par la surprise et le bas du corps caché par la porte ouverte du frigo.

Je suis vraiment désolé ! Je t'ai fait peur ? Ne crie pas, s'il te plaît, d'accord ? C'est Fiona ; elle voulait se rafraîchir un peu, alors j'ai...

Le garçon s'empresse de rassurer Yvette, remarquant l'expression choquée de sa bouche ouverte, incrédule.

Chapitre 2

James a pu constater que le jeune Coréen-Américain était incroyablement timide, mais sans doute aussi très avant-gardiste...

Les boissons n'étaient plus sur la table, ou plutôt, Yvette ne voudrait plus rien de ce réfrigérateur cette semaine - non, il vaudrait mieux dire pour le mois à venir. Perdue dans ses pensées, elle retourna dans sa chambre, les yeux rivés au plafond, jusqu'à ce qu'elle s'endorme...

Après une telle nuit, il fallait bien commencer tard.

Lorsqu'Yvette ouvrit les yeux, l'horloge éblouissante lui confirma ce qu'elle savait déjà. L'issue semble inéluctable, mais la tenace Yvette est décidée à se battre. C'est peut-être cet esprit inébranlable qui l'a portée jusqu'ici...

Lors de l'affluence matinale dans le métro - un chaos familier qui définit la vie quotidienne à Greenville - pourquoi y avait-il encore tant de gens qui se pressaient pour monter à bord ? Tous savaient que c'était l'heure de pointe, mais ils préféraient le métro au trafic routier. S'ils échappent aux embouteillages, la foule est un autre enfer, encore plus intense.

Yvette s'était déjà retrouvée dans un métro si bondé qu'elle avait eu l'impression d'y avoir "accouché". Non, plus exactement, elle avait trouvé un nouveau-né dans ses bras sans savoir comment il était arrivé là, alors que la vraie mère se trouvait quelques wagons plus bas...

"Prenez la ligne numéro 3 jusqu'à la ligne numéro 1. Non, faisons plus simple : prenez la ligne 3 tout droit et faites deux pâtés de maisons."

Tel est le plan désespéré d'Yvette pour éviter d'être en retard aujourd'hui. Pour gagner du temps, elle minimiserait les transferts et maximiserait la course. Après tout, elle était une athlète dans l'âme...

Grâce à son plan décisif et à ses qualités athlétiques naturelles, Yvette réussit à se ménager une vingtaine de minutes avant de prendre la ligne numéro 1. Si elle prenait ce train sans encombre, elle arriverait au bureau non seulement à l'heure, mais peut-être même avec cinq minutes d'avance.

Mais le destin en a voulu autrement. Au moment où elle s'apprête à prendre la ligne 1, Yvette heurte de plein fouet un homme en costume noir...

"Je suis vraiment désolé... Je suis vraiment pressée, ça va ?"

Alors qu'elle se retrouve coincée sous l'homme en costume, Yvette est la première à s'excuser. Elle n'a qu'une idée en tête : se lever rapidement pour prendre le train...

"Je... je vais bien... mais... mais je ne trouve pas mes lunettes..."

L'homme hésite et commence à chercher frénétiquement autour de lui. Dans sa recherche hâtive, il a complètement oublié qu'il était encore au sommet d'Yvette.

"Attendez, vos lunettes ? Ne vous inquiétez pas, je peux vous les payer. Pouvez-vous bouger un peu ? S'il vous plaît ?"

Yvette parle presque sur un ton suppliant, jetant un coup d'œil au train qui s'apprête à partir, sachant que c'est sa dernière chance. Si elle la manque, ses efforts seront vains.

Mais l'homme en costume est trop concentré, sérieux dans sa recherche, apparemment sourd à l'urgence d'Yvette. À ce moment-là, rencontrer quelqu'un d'aussi obnubilé est le malheur d'Yvette. Malgré tous ses efforts pour le repousser, elle n'y parviendra pas : il restera là, et son train disparaîtra rapidement au loin...
Bâtiment de Fresh Springs Enterprises.

"Yvette, combien de fois t'ai-je dit ? Nous sommes à un stade crucial du développement du produit. Tout le monde travaille jour et nuit. Pas de congés, pas de circonstances particulières, pas d'absences autorisées..."

"Mais je n'ai pas pris de congé, je n'étais pas absente..." proteste Yvette, qui se sent un peu injustement accusée.

"Les retards ne sont absolument pas autorisés. C'est tout simplement inacceptable. Cela ne l'a jamais été."

Chapitre 3

"Vous êtes responsable de votre retard aujourd'hui. Votre prime d'assiduité parfaite sera réduite de moitié."

À ce moment-là, Yvette a ressenti une sensation d'impuissance ; il était difficile de croire que quelqu'un oserait répliquer devant Lydia Winterbourne. En tant que responsable du département recherche et développement de l'entreprise, Lydia devait montrer l'exemple et s'assurer que personne ne contesterait plus son autorité.

"Coupé en deux ? Non, Lydia, on ne peut pas négocier une réduction de 25 % ? Et si nous réduisions le loyer de 25 % ce mois-ci et de 25 % le mois prochain ? J'ai un loyer à payer ce mois-ci, et..."

Dès qu'elle apprend la nouvelle de la baisse de salaire, Yvette perd toute confiance en elle. Vivant seule à Wondrous City, elle dépendait de chaque salaire et la perspective de perdre de l'argent lui apparaissait comme une menace pour sa survie.

"Ce n'est pas un marché où l'on peut marchander. C'est un lieu de travail. Maintenant, retournez à votre poste et ne perdez plus de temps."

L'expression de Lydia était aussi inflexible que l'acier ; elle ne laisserait à Yvette aucune chance de se racheter. Malgré les supplications répétées d'Yvette, le résultat reste inchangé. C'est ce type d'attitude implacable qui a valu à Lydia le surnom de "Lydia l'impitoyable".

Son dernier effort pour plaider la clémence ayant échoué, Yvette ne peut que baisser la tête et retourner à son bureau.

"Si j'avais su, je ne me serais pas autant dépêchée. Je me suis déjà battue pour ces cinq minutes. Si j'avais ralenti un peu, ne serait-ce qu'une demi-seconde, je n'aurais pas croisé cet homme en costume, j'aurais pris le train et j'aurais évité cette réduction ridicule de ma prime d'assiduité..."

Yvette marmonne pour elle-même, cherchant une explication à son faux pas ; il faut absolument trouver un moyen d'éviter qu'une telle chose ne se reproduise.

"Très bien tout le monde, je voudrais vous présenter un nouveau membre de notre équipe. Autumn Leaf, je vous présente tout le monde. Autumn revient tout juste des États-Unis où elle a étudié la biotechnologie à Harvard. Grâce à ses nouvelles connaissances, je pense que le développement de nos nouveaux produits connaîtra de grandes avancées. Accueillons-la chaleureusement."

Une fois qu'Yvette a regagné son poste, Lydia n'est pas partie ; elle a commencé à présenter le nouveau membre de l'équipe. Contrairement à ce qu'elle avait fait pour Yvette, Lydia avait un comportement brillant et joyeux, avec un large sourire qui rappelait les fleurs du printemps.

Yvette se perdit dans ses réflexions sur sa gaffe du matin, mais quelque chose la poussa instinctivement à lever les yeux vers la nouvelle venue, Autumn Leaf, vêtue d'un tailleur noir, des lunettes encadrant son visage souriant tandis qu'elle regardait autour d'elle les autres employés.

Chapitre 4

"Comment cela a-t-il pu être lui ? Comment le destin peut-il être aussi cruel ? On dirait que ma malchance n'est pas encore terminée. Non, peut-être que je ne fais que voir les choses. Est-il vraiment possible que la vie me réserve des coïncidences aussi dramatiques ? Comment cela peut-il arriver ?"

Yvette s'est sentie vaincue après avoir perdu son record d'assiduité, mais elle ne s'attendait pas à ce que l'homme responsable de son échec apparaisse juste devant elle. Sa présence lui rappelle que le destin est indéniablement à l'œuvre. Ce n'était pas seulement de la malchance, c'était comme si une tempête de malheurs était loin de se terminer...

"Fiona, en tant que nouvelle recrue du département R&D, vous risquez de trouver cela difficile. Permettez-moi de vous jumeler avec un 'vétéran' qui pourra vous guider et vous aider à vous acclimater rapidement", dit Mélanie en scrutant la salle à la recherche d'un mentor adéquat. Après avoir jeté un coup d'œil autour d'elle et croisé de nombreux regards pleins d'espoir de la part des femmes du département, elle s'est finalement décidée pour Yvette, qui avait l'air complètement perdue.

"Yvette, je te confie cette tâche. Mais n'oublie pas d'être gentille avec la nouvelle. Fiona, tu vas suivre Yvette pendant un certain temps. Si tu as des questions, n'hésite pas à me les poser - pas besoin de te retenir", dit Mélanie avec un sourire chaleureux, en montrant le poste de travail vide à côté d'Yvette. "Vous pouvez commencer ici, et lorsqu'un siège côté fenêtre se libérera, vous pourrez vous y installer.

"Quoi ? Qu'est-ce qui se passe ? Attendez, il faut que je mette de l'ordre dans mes idées. Pourquoi est-ce que je me sens si confuse en ce moment ? Vous me mettez en couple avec un vétéran ? Et maintenant, je suis ce vétéran ? Sérieusement, je suis un millénaire, pour l'amour de Dieu ! Je n'ai pas... même pas trente ans...

Alors qu'Yvette se débat avec ces pensées, elle sent sa résistance s'affaiblir. Plus elle luttait, plus les choses lui paraissaient difficiles.

"Il est de la famille de Mélanie ? Oui, ce doit être ça. C'est un cas classique de népotisme. Même Mélanie se montre polie avec lui, suggérant que je peux lui demander n'importe quoi. Cela signifie que je dois être prudent dans mes interactions avec lui. Au moindre faux pas, elle pourrait l'entendre. Ce serait pire que de perdre ma prime d'assiduité, je marcherais sur des mines antipersonnel... Oh mon Dieu, ma série de malchance ne fait qu'empirer. Et qu'est-ce qui se passe avec ce siège côté fenêtre ? Ce n'est pas un traitement VIP ? Je suis ici depuis trois ans, trois ans, et je n'ai jamais eu une telle place. Comment se fait-il qu'il vienne ici et qu'il ait soudain un traitement de faveur ? Ok, revenons à la première question... Il doit être le lien de Mélanie. Génial. Tout simplement génial. Cette saga de la malchance ne fait que commencer..."

Poussant un lourd soupir, Yvette était perdue dans ses pensées lorsque le type bien habillé et à lunettes s'installa à côté d'elle, souriant d'une façon qui lui semblait bien trop agréable.

"Qu'est-ce que tu regardes ?" s'emporta-t-elle, son irritation s'exacerbant lorsqu'elle croisa son regard inébranlable, son sourire semblant la narguer. Même si elle avait raison de penser qu'il s'agissait d'un parent de Mélanie, sa colère ne tenait pas.

"Tu veux dire que je n'ai jamais vu de belle femme ? Non, j'en ai vu beaucoup. Harvard est rempli de beautés, vous savez", répondit-il, rejetant son inquiétude avec désinvolture. "Mais passons, il est essentiel que je me présente à nouveau correctement. Je m'appelle Fiona, ce qui signifie 'maple' en anglais. Et pour que ce soit encore plus mémorable, je t'ai apporté un petit cadeau".
Fiona dépose une petite boîte de bonbons à l'érable canadiens sur le bureau d'Yvette et la lui présente avec un autre de ses charmants sourires.

"Vous... qu'est-ce que c'est ? Savez-vous que la perte que j'ai accumulée aujourd'hui n'est pas quelque chose qu'une boîte de bonbons peut compenser ?"

Chapitre 5

Yvette a senti une vague de frustration se dissiper sous le comportement lisse et apparemment sans effort de l'homme en face d'elle. Pourtant, elle ne pouvait se défaire du sentiment d'avoir été lésée ; après tout, elle avait perdu de l'argent. Une simple boîte de bonbons et un sourire étaient-ils censés faire disparaître cette perte ?

Vous parlez de la prime d'assiduité de ce mois-ci ? Je ne voulais pas la rater. Vous savez, j'ai commencé à travailler dans l'entreprise presque juste après vous, et lorsque Mme Mei a discuté de votre situation, je me trouvais juste derrière la porte", dit Felicity Maple en conservant sa politesse.

Oui, c'est bien ça ! Si je n'étais pas tombée sur vous dans le métro, j'aurais pu attraper mon train et ne pas être en retard, et...

'Donc, ce que vous dites, c'est que je vous ai fait perdre votre prime d'assiduité ? C'est un point de vue intéressant. Mais ne venez-vous pas de dire que vous m'avez bousculé ? Dans cette logique, c'est moi qui devrais me sentir lésée et demander réparation", répond Yvette.

Elle voulait désespérément faire valoir son point de vue, mais les contre-arguments inflexibles de Felicity la réduisaient au silence. Elle avait l'impression que chaque mot qu'elle essayait de prononcer était englouti par le calme écrasant de l'autre.

Ecoutez, je ne vous demande pas de me dédommager, et je ne veux pas non plus m'attarder sur l'incident de ce matin. Mettons cela sur le compte du destin. Peut-être que c'est vraiment le destin qui fait que nous tombons toujours l'un sur l'autre. Alors s'il vous plaît, acceptez mon bonbon comme un geste d'amitié,' continua Felicity, toujours avec son charmant sourire.

Les sourires persistants du bel homme semblaient faire fondre la glace autour de son cœur, mais à ce moment-là, Yvette se sentait dégonflée comme un ballon crevé. Elle s'affaissa sur la table, n'étant ni en colère ni intéressée par la poursuite de la discussion. Elle voulait s'attarder sur sa frustration, seul baume pour sa perte monétaire. Quant au discours de Felicity sur l'amitié, elle l'avait ignoré, ce n'était tout simplement pas quelque chose qu'elle avait envie d'entendre.

Toujours accroché à cette prime d'assiduité, hein ? J'ai consulté la grille des salaires de l'entreprise, et après trois ans, votre prime s'élève généralement à environ deux mille dollars. Bien sûr, en raison des récentes tensions commerciales, j'ai entendu dire qu'ils avaient revu les salaires à la baisse. Selon les nouvelles normes, votre prime devrait donc s'élever à environ mille huit cents dollars. Et si nous allions manger un steak tomahawk chez Victor après le travail ? Cela devrait compenser votre perte", propose Felicity.

Il sembla lire dans ses pensées, sachant qu'Yvette était toujours obnubilée par la prime manquante, et suggéra rapidement une solution à la place.

Un steak de tomahawk chez Victor ? Quelle offre alléchante ! Rien que d'y penser, Yvette en a l'eau à la bouche ; c'est un plat dont elle a longtemps rêvé, mais qu'elle n'a jamais eu les moyens de s'offrir.

Elle était venue à Wondrous City seule, loin de chez elle, et ce n'était pas facile. Avait-elle vraiment l'air d'une dure à cuire ? Ne s'était-elle jamais sentie seule, désolée ou nostalgique de sa mère qui était toujours là pour elle ? Si, elle l'avait fait, ces sentiments étaient tapis comme des ombres dans son cœur. Lorsque le monde lui paraissait insupportable, la seule chose qui lui apportait chaleur et réconfort était la nourriture, et Wondrous City était un paradis pour les gourmands. Tous ces délices culinaires redonnaient de la vitalité à son esprit.
Maintenant qu'elle est invitée chez Victor, elle ne peut s'empêcher d'y penser, d'autant plus qu'elle est toujours passée en trombe sans jamais entrer.

Mais les doutes s'insinuent. Felicity ne venait-elle pas de se décharger de toute responsabilité dans la mésaventure de ce matin ? Alors pourquoi lui offrir un geste de compensation maintenant ? Non, il ne s'agissait pas seulement de se racheter. S'est-il peut-être... intéressé à elle ? Impossible, pas un diplômé d'Harvard ayant des relations avec Mme Mei. Pourquoi serait-il attiré par elle ? De plus, elle n'était pas du genre à se laisser influencer par l'attrait d'un simple repas. Alors quelles pouvaient être ses intentions ? S'agissait-il simplement d'amitié ? Il semblait reconnaître qu'un simple bonbon ne pouvait pas vraiment réparer la perte financière qu'elle avait subie, et peut-être se sentait-il sincèrement coupable. Mais si c'était le cas, elle ne laisserait certainement pas passer cette chance. Non, absolument pas.

Après mûre réflexion, Yvette prend sa décision. Elle accepte l'invitation de Felicity à déguster le fameux steak tomahawk.

Eh bien, puisque vous le dites ainsi, je suppose que je n'ai aucune raison de refuser. Je vous reconnais le mérite de la compréhension. Mais je dois vous dire d'emblée que je suis fauché. Si vous me traitez, vous feriez mieux de ne pas revenir dessus", dit-elle en baissant la voix pour l'effet dramatique.

En mentionnant sa situation financière, Yvette a gardé une voix douce. Elle devait conserver une once de dignité tout en s'assurant que Felicity l'entende. A Wondrous City, si la facture n'était pas réglée à l'avance, il était probable qu'ils finiraient par partager les frais - s'il n'était pas aussi téméraire, elle pourrait finir par payer elle-même.

Pas de problème. Comme vous l'avez dit. Comment vous sentez-vous maintenant ? Pensez-vous être de meilleure humeur ? Si c'était si simple d'échanger de la tristesse contre de la joie avec de l'argent, le monde ne serait-il pas tellement plus simple ? répondit Felicity, toujours avec ce sourire toujours aussi agréable, bien que son ton soit empreint d'une pointe de sincérité.

Il y a un nombre limité de chapitres à présenter ici, cliquez sur le bouton ci-dessous pour continuer la lecture "Chasser la lumière dans la ville merveilleuse"

(Vous serez automatiquement dirigé vers le livre lorsque vous ouvrirez l'application).

❤️Cliquez pour découvrir plus de contenus passionnants❤️



👉Cliquez pour découvrir plus de contenus passionnants👈